Charte des principes fondamentaux
de pratique professionnelle des médiateurs familiaux à Trialogue.
Les médiateurs familiaux de Trialogue adhérent à la définition de la médiation familiale telle qu’elle est proposée par le Conseil Consultatif de la Médiation Familiale en 2002 :
« La médiation familiale est un processus de construction ou de reconstruction du lien familial, axé sur l’autonomie et la responsabilité des personnes concernées par des situations de rupture ou de séparation, dans lequel un tiers impartial, indépendant, qualifié et sans pouvoir de décision, le médiateur familial, favorise, à travers l’organisation d’entretiens confidentiels, leur communication, la gestion de leur conflit dans le domaine familial entendu dans sa diversité et dans son évolution ».
Nous retenons tout particulièrement comme principes professionnels, la liberté, la démocratie, l’égalité des sexes et la laïcité. La laïcité s’exprime notamment par la neutralité des professionnels et le respect de la légalité.
Le processus de médiation familiale repose sur la libre adhésion de chacun, expression de la liberté individuelle. Le cadre de la médiation familiale propose un espace de pensée et d’élaboration qui permet l’exercice autonome de la responsabilité et du pouvoir de ses acteurs. Les décisions prisent en médiation sont co-construites par les participants. La neutralité suppose une démarche consciente de construction de la posture de médiateur, par la mise à distance des représentations et des jugements et par l’acceptation de l’absence de pouvoir de décision. L’indépendance des médiateurs familiaux et du service, est prise en compte et garantie par l’organisation de l’association. La confidentialité est une exigence mise en œuvre par les médiateurs familiaux, par le service, dans nos relations avec les partenaires de la médiation familiale, la CAF, les institutions judiciaires et les lieux d’accueil des espaces de médiation familiale. L’exercice de la médiation familiale s’appuie sur une qualité d’accueil constituée de locaux adaptés, de la confidentialité, de la neutralité perçue et de notre capacité à nous adapter aux contraintes des personnes en médiation.
Nous affirmons notre attachement à la formation continue, à l’analyse des pratiques professionnelles et à la supervision en équipe, les médiateurs familiaux exerçant le plus souvent seuls, la médiation familiale.
Nous souscrivons à l’importance des temps de travail collectifs, réunions d’équipes, réunions de réflexions thématiques.
Nous estimons nécessaire l’ouverture aux échanges professionnels dans le cadre de nos adhésions à l’Association Pour la Médiation Familiale et à la Fédération Nationale de la Médiation et des Espaces Familiaux.


Nous adhérons aux principes du codes de déontologie du « livret Pratique éthique de médiation familiale » de l’APMF du 13 mars 2010, qui affirme :

Article 1 - Qualification
L’exercice de la profession oblige le médiateur familial à être diplômé d'État, à participer à une analyse de la pratique et/ou une supervision ainsi qu’à continuer à se former.
Article 2 - Principes déontologiques
2-1 Neutralité
Est entendu par neutralité, la nécessité pour le médiateur familial de ne pas avoir de projet pour, ou à la place des personnes qui sollicitent la médiation familiale, et de laisser émerger le projet des personnes en toute liberté et responsabilité. La neutralité suppose que le médiateur familial se questionne sur lui, sur ses affects, ses représentations, ses valeurs, ses idées…
Modalités pratiques :
Travail sur soi, analyse des pratiques, supervision…
2-2 Impartialité
Est entendu par impartialité, la capacité pour le médiateur familial d'appréhender plusieurs points de vue sans prendre parti et de soutenir chacune des personnes dans un souci d’équilibre.
Modalités pratiques :
Le médiateur familial s’interdit d’intervenir dans une médiation familiale impliquant des personnes avec lesquelles il entretient des liens personnels et/ou professionnels.
Il ne doit pas exercer avec les mêmes personnes une autre fonction que celle de médiateur familial.
Le médiateur familial s’interdit d’influencer les personnes et/ou de les conseiller.
2-3 Indépendance
Est entendu par indépendance le fait de se dégager des pressions extérieures ou intérieures qui peuvent être exercées sur le médiateur familial et le dispositif.
L’indépendance renvoie à l’autonomie et à la liberté du praticien et des personnes.
Modalités pratiques :
Il appartient au médiateur familial :
De préserver son autonomie et de refuser le cas échéant la mise en oeuvre d’une médiation familiale,
De garantir son indépendance, en s’assurant que son employeur, ses collaborateurs, le gestionnaire, le secrétariat, les financeurs, les prescripteurs reconnaissent les principes déontologiques de ce présent code et respectent plus précisément la confidentialité de la médiation familiale,
De suspendre ou interrompre la médiation familiale si les conditions ne lui semblent pas ou plus remplies.
Article 3 - Un cadre d'écoute et de dialogue
Le médiateur familial contribue à créer un cadre, un espace, un dispositif relationnel, d’écoute et de dialogue à l’abri de toute forme de pression et de contrainte physique et/ou morale internes et externes. Il favorise le débat autour de ce qui fait lien et de ce qui sépare. Il permet un soutien des personnes dans la recherche par elles-mêmes d’une élaboration et d’un changement de leur situation, dans le respect de leurs droits et obligations.
Article 4 - l’information
Une information claire et complète, préalable est donnée aux personnes. Elle peut être rappelée au cours de la médiation familiale.
Le médiateur familial :
- Informe que la médiation familiale est une démarche volontaire.
- Précise les principes et les modalités des rencontres et s’assure que les informations sont comprises.
- Encourage les personnes à consulter tout professionnel ou service de leur choix pour connaître leurs droits.
- Signale que la médiation familiale peut être interrompue à l’initiative des personnes ou du médiateur familial.
- Informe les personnes qu’elles seront dans la possibilité d’élaborer, elles-mêmes, leurs solutions et leurs accords qu’elles pourront éventuellement présenter à un magistrat pour homologation.
Article 5 - Le consentement
La médiation familiale requiert le consentement personnel et direct des intéressés. Le médiateur familial s’assure que le consentement de chaque personne est libre et éclairé.
Article 6 - La confidentialité
Le médiateur familial s’engage à la confidentialité. Il a l’obligation de lever la confidentialité pour respecter les dispositions légales de la législation et il en informe les personnes et les instances compétentes.
Article 7 - Relations professionnelles
Le médiateur familial garantit le dispositif de médiation familiale ; il n’est pas tenu à une obligation de résultat. Tout médiateur familial, adhérent à l’APMF, se doit de respecter le présent Code. A défaut, il s’expose à être interpellé et exclu par l’APMF. Ce code est le fondement d’une solidarité mutuelle entre les médiateurs familiaux, dans le respect de la déontologie de la médiation familiale. Les médiateurs familiaux sont en lien avec un réseau d’échange entre professionnels de la médiation, qui favorisera son développement et son éthique en France et à l’étranger. Toute personne pourra solliciter l’APMF pour toute question d’interprétation du présent code de déontologie du médiateur familial ou pour obtenir son avis.
Charte validée par le Conseil d’Administration de Trialogue le 26 septembre 2024